Des Images Captivantes Illustrent les Souvenirs d’un Jeune Homme Gay

Michael Young je suis tombé sur les calendriers presque par accident. Il collectionnait des magazines de beefcake vintage -du matériel source pour un projet différent-quand il a rencontré David, un vendeur sur eBay basé à Los Angeles. Comme il a commandé plus de magazines, David a commencé à inclure des cadeaux: un magazine supplémentaire ici, un calendrier de pornographie gay là-bas. Au début, il ne savait pas quoi faire des calendriers, mais il les a tenus et les a placés dans une boîte pour les garder en lieu sûr. Un an plus tard, il les a sortis et les a regardés de plus près.

Tous les calendriers ont été publiés au cours des années 1980 et 1990, coïncidant à peu près avec la naissance de Young, et plus tard, son passage à l’âge adulte en tant que jeune homme gay. En regardant en arrière maintenant, il décrit les années précédant son coming out en 2000 comme des  » années perdues”, une époque où d’autres s’attendaient à ce qu’il soit hétéro. Ces calendriers formeront finalement la base de sa nouvelle série Aperçus Cachés. La couche supérieure est une page de calendrier avec la silhouette découpée d’un homme, enlevée à l’aide d’un couteau X-Acto; le fond est une image d’un deuxième homme, vue à travers la “fenêtre” créée par le premier.

Quand il était enfant, Young vivait juste à l’extérieur de New York, et il accompagnait ses parents lors de voyages pour visiter Greenwich Village–un quartier riche en histoire gay et la maison du Stonewall Inn. “Je me souviens toujours que mes parents se souvenaient à quel point Greenwich Village était cool quand ils étaient jeunes et qu’ils sortaient ensemble. Pour moi, il y avait un sentiment d’intrigue et d’appréhension. J’étais intrigué à cause de sa forte présence gay, mais je craignais aussi que le fait d’être dans le village ne me dépasse”, dit-il maintenant. « À l’adolescence, voir des hommes marcher main dans la main dans la rue et des drag queens sortir de leurs immeubles au milieu de la journée était révélateur. Ici, les gens pouvaient vivre leur vie librement, mais à l’école, je devais éviter à tout prix de me faire taquiner.”

À certains égards, le processus de travail avec les calendriers a rappelé à Young ces voyages d’enfance dans la ville et ces nombreuses années à essayer de cacher ses vrais sentiments. “À certains égards, faire ce nouveau travail ressemble à ces jours où je marchais dans Christopher Street et que je passais devant des bars gays », dit-il. « Regarder des gars se faire des passes ou voler un autre aperçu d’un gars qu’il vient de croiser dans la rue étaient tous des visuels que j’intègre dans ce travail.

“Il s’agit de voir, d’être vu, de vouloir être vu, mais en même temps, de vouloir rester anonyme et d’être encore un peu hésitant à révéler son vrai moi. À travers les images de la série, je suis capable de créer des métaphores visuelles de ces sentiments. Non seulement la superposition d’une image de calendrier sur une autre me permet de jouer avec le temps et de le compresser, mais cela me permet également de visualiser le va-et-vient interne entre vouloir être vu et caché en même temps.”

Un autre élément qui l’intriguait dans cette façon de travailler était l’idée que rien de ce qu’il faisait ne pouvait être annulé. Une fois qu’une coupure a été faite, elle ne pouvait pas être reprise ou modifiée, tout comme son passé.

”Après avoir sélectionné une grande collection de calendriers, j’ai décidé que je devais créer des paramètres pour le travail », explique Young. Une de ses règles: il travaille avec un calendrier à la fois. “Seules les images de ce calendrier de douze mois peuvent être utilisées comme l’une des couches et, à ce stade, chaque image est construite à partir de seulement deux images”, explique l’artiste.

“J’aime prendre des photos rapides sur mon iPhone pendant que je construis les photos, et une fois que j’ai une composition que j’aime, je la colle tous ensemble, puis je fais la photo finale. Bien que j’utilise le collage comme technique, je préfère les appeler « collages inversés » parce que je suis plus intéressé par l’espace négatif et les formes que la couche supérieure crée lorsqu’elle est posée sur l’image d’un autre mois.”

Enfin, alors que Young utilise Photoshop pour ranger les égratignures et les signes d’âge gênants, il laisse toujours des preuves des coupures subsister. “Je veux que le travail enregistre mon interaction physique avec le papier”, dit-il. « Lorsqu’il est imprimé en grand, on voit vraiment les coupes que j’ai faites. J’aime que l’œuvre soit composée et créée sur une table plutôt que numériquement dans Photoshop–elle a une qualité brute et intime qui permet au spectateur de voir ma main dans la fabrication de chaque pièce.”

Young ne connaît pas l’histoire des anciens propriétaires des calendriers, mais il est intrigué par le mystère. “Quand j’étais petite, je me souviens avoir vu des calendriers de femmes nues sur les murs des ateliers de réparation automobile, mais l’idée d’afficher des calendriers homosexuels sur un mur me laisse toujours perplexe”, admet l’artiste. “Je me demande si les hommes gais les ont accrochés aux murs de leurs maisons. Ce qui est encore plus fascinant pour moi, c’est que tous les calendriers d’occasion que j’ai achetés sont complètement vides-pas de rappels d’anniversaire, pas de rendez–vous chez le médecin, rien. Ils sont dévoués à toute l’histoire personnelle.”

Je lui demande s’il peut imaginer transporter ces images dans le temps–pour que son jeune moi puisse voir où il en est aujourd’hui. Qu’est-ce qu’ils auraient pu signifier pour lui? “J’espère qu’ils donneront à mon plus jeune plus de confiance en lui pour accepter qui il était et être fier et ne pas attendre si longtemps pour embrasser son identité”, me dit-il.

Vous pouvez suivre l’évolution de Aperçus Cachés sur Instagram à @hiddenglances.

Toutes les images © Michael Young

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